Les ptites banalités de Cunégonde

Je me demande si
ce putain de paradis
ne serait pas le rêve que
l’on en fait avant de mourir.
de la “vie” que l’on désire après la mort.

Ma sœur a eu le temps,
environ 3 mois.
Mais est-ce qu’elle l’a fait ?

Je n’avais qu’une envie
rentrer chez moi,
et tout nettoyer.
C’est ce que je fais
depuis que je suis revenue
samedi dernier.
Pas de façon frénétique,
il ne faut pas exagérer,
mais méthodique.

Je ne pensais pas, un jour,
dire à ma sœur que je resterai
jusqu’à sa fin et
que cela la rendrai heureuse.
La fin de ma sœur me pousse
dans mes retranchements.
J’espère être à la hauteur.

Je rentre auprès de ma sœur.
Son dernier projet de vie est :
mourir chez elle.
Je n’ose pas demander et
me demander à quoi on pense
dans de telles circonstances.

Ce que je trouve effroyable,
c’est d’être dans l’après
alors que le présent n’est pas mort.

Savoir ce que ma sœur veut porter
dans son cercueil est impensable.
Pourtant cette conversation a bien existé.
La mort me transporte t-elle dans un temps
inconnu ou oublié ?

Je me demande ce que l’on choisit
vraiment dans sa vie.
On choisit ni sa naissance,
ni sa mort

Ma sœur va mieux,
bien que très fatiguée.
Sa santé connait un tel rebond
qu’elle embête mon autre sœur
qui s’occupe d’elle.
Je me suis retrouvée
entre les 2.
Mais sa santé connait
des hauts et des bas.
Elle va aller
maison de convalescence.

Quand je téléphone à ma sœur aînée
et que je comprends
qu’il n’est pas aisé de
se soigner pour tout le monde.
Se soigner, signifie remettre
en cause son existence.
Pourquoi se soigner ?
Quelles souffrances accepter ?
Quelle qualité de vie veut-on ?
Pourquoi vit-on ?

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J’ai horreur d’avoir des couteaux
qui ne coupent pas,
surtout les tomates.
Du coup, je passe mon temps
à les aiguiser.
C’est mon arrière-grand-mère qui
m’a appris ce geste,
quand enfant.
J’allais avec elle
ramasser de l’herbe pour les lapins,
même si ma mère les nourrissaient
tous les matins.
Il y a deux écoles,
une avec la pierre à aiguiser mouillée,
l’autre avec la pierre sèche.
Je pratique les deux
bien que je préfère la première.
Il faut arriver à trouver le bon angle
pour passer la lame sur la pierre.
Le geste approprié consiste
à caresser la lame sur la pierre,
tout est dans le poignet.
Le son indique si la lame est
correctement positionnée,
et le geste bien exécuté.
J’ai récupéré la pierre à aiguiser de mon frère.
J’y tiens beaucoup.

Participation au jeu #IWAK proposé par Kozlika