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La pub de télémarket, mes courses sur internet.

Elle est présente dans
beaucoup de voitures du métro.
Elle montre un homme,
d'une trentaine d'années,
les bras pliés derrière la tête.
Les yeux mi-clos, il semble réfléchir.

Il porte des lunettes de bonne facture,
une jolie chemise, une cravate assortie à celle-ci.
Devant lui sont posés, un ordinateur portable,
et un mug sur lequel le mon de la marque est visible.
En arrière-plan, nous pouvons voir le Sacré Cœur.
Il est flouté certainement
pour accroître l'impression de réalisme.

Je m'interroge sur le message
que cette pub renvoie.
Est-il le suivant?
Une femme est bonne
pour aller dans les supermarchés,
habillée de façon très décontractée
(pour ne pas dire autre chose),
et à faire les courses en poussant un chariot, elle !

Immortalité ?

Durant une émission radio,
l'artiste (dont je ne me souviens plus le nom)
expliquait son besoin de
laisser une œuvre à la postérité.
Ma réaction immédiate fut de penser,
mais pour quoi faire ?

C'est vrai, je comprends mal
ce besoin si fort chez certains.
À quoi peut nous servir, de notre vivant,
de laisser une trace à la postérité,
à des personnes que nous ne connaîtrons pas,
si ce n'est combler notre égo ?

Je crois fortement qu'une fois mort
nous ne continuons d'exister que
dans le cœur de ceux qui nous aiment.
Ne peuvent être retenus, par nos proches,
que l'amour, l'amitié
que nous leur portons,
ou des émotions contraires,
les actes qui les ont marqués.
Ce qui fait qu'ils continueront à
penser à nous pendant longtemps.

Même pour un artiste,
seul son personnage public
demeure après sa mort.
Sa vie privée n'est que peu accessible.
Marquer la postérité nourrirait-il ce rêve d'immortalité ?

Je m'émerveille

Depuis dimanche,
je subissais des coupures
d'eau intempestives.

Aujourd'hui, l'eau coule
quand j'ouvre mon robinet.

C'est un bonheur
que d'habitude, je néglige,
car l'eau courante est trop banale.

La vie est pourtant faite que de changements.

Ma journée commence très tôt
par une rage dents qui me rappelle
des souvenirs vieux de trente ans.

Dans la soirée, une de mes nièces
m'invite à son mariage en juin prochain.
Je n'ai pas pu m'empêcher de me dire que
ma mère serait ravie par cette nouvelle.
Pourquoi penser cela, ma nièce la à peine
connue ?

Ce soir, j'annonçais la nouvelle
à une autre de mes nièces.
Je lui disais aussi mon étonnement
au sujet de ces jeunes qui se marient,
s'installent... Moi qui aurais tant rêvé à leur âge
de voyages... Ma nièce n'annonce qu'elle,
elle ne se marie pas, elle ne voyage pas,
elle fait un bébé. Pour cette nouvelle aussi,
j'ai pensé à la fierté que ma mère aurait pu ressentir.

Du sens

Ce qui m'a toujours le plus heurtée,
le plus meurtrie, le plus blessée,
c'est quand je n'arrive pas
à donner du sens à ce que je vis.


Tout n'a pas de sens.
Tout n'est pas compréhensible.

Du lard ?

Sur le quai du métro,
une seule affiche représentait une œuvre d'art.
Il s'agissait d'une publicité
concernant le musée des impressionnistes
à Giverny.

C'est la seule qui ce jour-là
a été taguée.
Faut-il en déduire que ce (ux), ou
celle (s) qui a fait cela n'aime pas l'art ?
N'aime pas les impressionnistes ?
Est-ce une pure coïncidence ?
Ou bien les pubs, à côté, sur des jeux vidéo,
sont plus importantes que l'art ?

Si, il existe une certaine ressemblance

Hier, je suis allée au musée Maillol
voir l'expo Miró.
J'apprécie beaucoup son imaginaire.

La première œuvre que l'on découvre
est celle représentée sur l'affiche :
La jeune fille s'évadant.

Mis à part les jambes,
je me suis trouvée une certaine ressemblance,
avec elle.

Il y a des matins où je ne devrais pas écouter la radio.

Je me lève après
avoir dormi huit heures.

Il me semblait être en pleine forme,
ce n'était pas sans compter
ce que j'allais entendre à la radio.

Comme tous ceux nés après
le 1er juillet 1951, je vais devoir
travailler plus longtemps.

Je me suis sentie fatiguée.

Le syndrome du poisson pris à l'hameçon

Une ancienne copine a repris
contact avec moi, je ne sais pour quelle raison.
Par curiosité, je suis rentrée dans son jeu
pour voir où cela pouvait bien me mener.

Nulle part, je n'obtenais rien, aucune révélation,
des échanges sur l'échange ;
ensuite passerons-nous à la météo ?
Nous verrons !

Je me mis à réfléchir sur nos échanges épistolaires.
J'avais l'impression vivace d'être un poisson ferré.
La curiosité a été l’appât.
Une fois, l’hameçon avalé,
le pêcheur a commencé son travail :
je te remonte à la surface,
je te laisse du fil...

Je risque casser le fil !

Me perdre va devenir aisé.

Je me suis offert un smartphone.
Il a une application pour la géolocalisation.
Si cela ne me sert pas pour mes photos,
je pense que cela pourrait m'être utile,
pour éviter de me perdre.

Hier soir, assise dans mon canapé,
j'ai essayé de me localiser,
non pas parce que je ne sais plus où j'habite,
mais pour savoir si cette application procure
des données précises.

Quelle ne fut pas ma surprise quand
je vis que je me vivais dans la rue d'à côté.
Ma désorientation a encore de beaux jours.

Des enfants

Un agent a eu une réaction très infantile
suite à une de mes décisions.
Il a même fallu que j'en avise ma hiérarchie.
Mon manager actuel m'a fait la même remarque
que le précédent à savoir : « Cunégonde, ce sont des enfants. »

Soit, ils sont des enfants,
ou est-ce juste une vue de l'esprit
qui faciliterait la prise de décision ?
Cela voudrait-il dire que ceux qui
décident sont les adultes et
ceux qui exécutent sont les enfants ?
Est-ce que le système les infantilise ?
Pourquoi, alors, certains le sont, et d'autres non ?

Cette réflexion a fait naître chez moi
une multitude de questions
dont certaines demeurent sans réponses.

Si, ça m'appartient. 1

Qu'est-ce qui fait que nous utilisons
des pronoms possessifs pour de parler
ma femme, mon homme, mon fils... ?

Nous savons (pour la plupart)
qu'ils ne nous appartiennent pas.

Pour autant, nous parlons d'eux,
nous pensons à eux sur le mode possessif,
sans que cet état de fait nous dérange.

Comment faire autrement ?
C'est tellement ancré dans nos us et coutumes.
Si enraciné que nous disons NOS ex
pour des personnes qui ne sont même pus avec nous.

Imposture a peut-être raison,
ce n'est qu'une histoire de langage.
Il ne faut rien y voir d'autre.

Si, ça m'appartient

Cela m’étonne cette facilité avec laquelle
je m’approprie les choses, les gens.

Dans MON nouveau bureau,
MES agents sont eux aussi nouveaux.

MON agrafeuse qui en réalité
appartient à mon entreprise,
Je la réclame dès qu’elle disparait.

Je me demande, c'est dû,
au besoin que j'ai de m'investir.

Que faire des coïncidences ?

Je prends une décision
à l'encontre d'une personne.

Il faut savoir que si je prends
aisément des décisions dans mon travail,
dans ma vie privée,
c'est pratiquement l'inverse.

Cette personne réapparait
dans ma vie le jour même,
quelques minutes après ma prise de décision,
mettant à mal celle-ci.

Dire que je ne crois pas aux coïncidences.

Brèves de croyante

« Je croyais que tu étais musulmane,
alors pourquoi me parles-tu d'églises ? »

« Je suis multi-religion, moi
comme les VRP ! »

La solution est-elle toujours de toucher au porte-monnaie ?

Hier, pendant ma pause déjeuner,
je visitais le quartier
dans lequel je travaille maintenant.

Une personne promenait son chien.
Elle sortit un sac en plastique
pour ramasser la crotte
de son chien.
C'est tellement inhabituel comme geste
que j'en étais surprise,
et que la personne qui l'accompagnait
lui fit la réflexion suivante:
« tu ramasses ça, mais personne ne le fait ?!! »

La réponse fusa :
« ! à 35 € l'amende, ça fait cher la merde ! »

Il ne faut pas que les aveugles soient des fainéants

Je me rends gare de l'Est,
pour retrouver une amie.
Je sors du métro,
je dirige vers les grandes lignes.

Le marquage au sol pour
les aveugles m'attire.
Je les suis, ils me guident
face à un escalier alors qu'à côté
deux escalators m'attendent.

Brève de clientes

« Je vais faire deux ou trois courses.»
« Pourquoi pas toutes en même temps ? »

La mare, ça salit

Il m'arrive de lancer
un pavé dans la mare,
juste pour voir ce que
les éclaboussures toucheront.

Il y a quelque temps,
c'est ce que je fis.
La première éclaboussure m'amusa.
La seconde m'atteignit hier,de façon fortuite,
mon amour-propre en prit un coup là!

À jouer avec l'eau,
il arrive qu'on s'arrose !

Brève de psy

« J'aurai du mal à vivre avec moi-même. »

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