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Légumes

« Ça fait un mois que je n'ai pas mangé de légumes.
Ha, non la semaine dernière, j'ai mangé des patates. »

La beauté a un sexe

Elle sont belles mes chaussures de marche ?
Pour un homme, oui.

Mais la beauté n'est pas sexuée

Non, mais tes chaussures sont belles
que pour un homme !




Ps: discussion avec ma sœur.
Son éternel problème est que
je m'habille souvent avec
des vêtements d'homme.

Un plaisir chaleureux

Ici, dans la maison familiale,
la température n'est pas la même que dans mes 25m²,
la surface de la maison non plus.

Le poêle installé entre la salle à manger
et le salon vient ménager
ma sensibilité au froid.

Ici, j'ai redécouvert les bienfaits
des bouillottes. Jadis,
j'utilisais des briques réfractaires
pliées dans des sacs à jambon,
le lit était bouillant puis chaud pour toute la nuit.

Plusieurs défauts à cela, il faut avoir
une (au moins) brique, et de quoi la plier.
Mais aussi une cheminée dans laquelle
un feu brule, pour que cette dernière puisse
être mise devant et « emmaillotée comme un bébé »
le moment venu, avant d'être mise au lit.

Les bouillottes, elles, nous en trouvons
aisément dans les magasins.
Il existe différentes formes, et un grand choix de couleurs.

Soit on fait chauffer de l'eau, soit l'eau du robinet
est suffisamment chaude pour faire l'affaire.
Deux est un bon chiffre en ce qui concerne
le nombre de bouillottes à posséder.

Deux à trois heures avant de se coucher,
il faut savamment disposer celles-ci
dans le lit. Une pour les pieds, c'est crucial.
Une autre qui servira à réchauffer délicieusement le corps.

Le moment venu, se plonger
sous des draps imprégnés d'une chaleur suave
est un des plaisir hivernaux que je goûte sans retenue.

Noël c'est aussi

Offrir des cadeaux qui
font pleurer de plaisir.

Dans moins d'une heure

Je mets les deux bestioles
dans leur sac de luxe,
et direction mon monde civilisé.

Une pointe d'angoisse m'envahit,
c'est la première fois
qu'elles prennent le train ensemble.

En amenant les deux, oui,
je ne peux pas les séparer,
les rideaux de ma sœur ont
deux fois plus de chance d'être détruits !

La soupe de boudin

Dans mon village, en hiver,
il était coutume de tuer le cochon.
Beaucoup de famille s'adonnait à ce rite.
Enfant quand je voyais arriver celui
qui allait égorger la bête,
Je partais me cacher et me boucher les oreilles.
J'ai encore dans la tête ce bruit.
Quand tout devenait calme,
je sortais.

Je ne m'approchais pas tout de suite,
je voulais être sûre qu'il était bien mort,
suspendu par les pattes de derrière,
et le ventre ouvert, plus aucune goutte de sang
ne s'échappant encore.
Mes souvenirs de cette phase sont flous,
et je préfère qu'il en soit ainsi.

Mamie ( mon arrière-grand-mère),
et madame C. aidaient ma mère pour la cuisine.
Ce n'est pas le tout d'avoir des côtes de porc, des rôtis.
Il y a aussi les saucisses... Voraces, nous piquions
dans l'énorme plat en terre, de la chair (à saucisse)
pour la goûter. Plus tard, j'ai même soufflé dans les boyaux,
un délice à cette époque, un écœurement maintenant,
rien que d'y penser. Les goûts changent.

Il y a cette fameuse soupe de boudins.
Seules celles de ma mère, et de madame C.
étaient délicieuses. En fait, je crois que c'est cette dernière
qui a appris à ma mère à la faire.
Pour la préparer, les femmes épluchaient
les légumes, mettaient à tremper les mongettes...
Le feu dans la cheminée est entretenu.
Oui, la soupe de boudin ne se cuit que dans une marmite en fonte, sur un trépied mis dans la cheminée.

La soupe prenait forme.
Choux, carottes, les 4 épices, sel, poivre....
Les boudins délicatement déposés.
Une fois cuits, ils sont retirés.
Cette eau de cuisson constitue la base de cette soupe.
La recette exacte m'est inconnue,
Le sang est versé, plus on en met
plus la soupe est noire et épaisse.
Nous l'aimons comme cela dans la famille.
Dans l'après-midi, nous devons aller inviter les voisins,
pour venir le soir chercher de la soupe.

Le soir venu, les voisins arrivent avec leurs soupières,
le faitout, le pot au lait...
Ma mère sert la soupe.
Sa fierté, elle offre son trésor.
Nous, nous savons que sa soupe est la meilleure du village.
Ma mère n'a aucune concurrente en ce domaine.
La soirée se déroule au rythme des récipients remplis.
Chacun rentre chez lui avec assez de soupe sa famille.
Le calme fait place au défilé des voisins.
Nous mettons le couvert, nous aussi nous mangeons
de la soupe ce soir.

Photos

Revoir des photos de famille
dont la plupart des gens sont morts
me pousse dans les replis de ma carapace.
Hors de question que des larmes pointent
le bout de leur nez. Orgueil, fierté ??
Les émotions se bousculent.
La mélancolie est là.

Revoir ma mère en photo
me bouleverse à tel point que
je suis incapable de décrire ce que j'éprouve.
Pourquoi ?


Réaliser des photos de la famille
est un exercice que je réalise peu.
Je sais que les personnes que je fige
sur ces clichés vont mourir à coup sûr.
Cette certitude m'est très difficile à vivre.
Je sais pourquoi.

la "photo-souvenir" n'est qu'une substitution à la mémoire.
Pourtant elle a ce pouvoir de montrer, de donner à voir
qui lui est si particulier qu'il en est trop important.

Les visuels qui nous permettent de revoir nos morts
à un moment donné de leur vie
sont de terribles restitutions de ces moments
si agréablement douloureux.




ré-édition d'un vieux texte

Ma visite de Versailles

Mis à part le monde qui
rend difficile la visite de certaines pièces,
J'ai apprécié ce que j'ai vu à l'intérieur.

Avec un plan, c'est trop facile.
sans mal aux pieds trop marrant,
nous sommes parties à l'aventure,
pour trouver le Grand Trianon,

Nous savons découvert le Petit.
nous avons vu un cygne, des carpes,
des brochets, un héron, des oies,
des canards, des vaches, des moutons...

Essuyées un orage de grêle,
rentrées fourbues et ravies.

C'est pire que tout, et c'est de famille !

Ma sœur, non seulement, n'a pas le sens de l'orientation,
mais en plus elle a un problème avec
sa droite et sa gauche !

Mes moments d'inquiètude

Hier, avec une de mes sœurs,
je vais dans une pizzéria.

Le garçon, à peine arrivées,
nous demande si nous prendrions du café.
Suite à une réponse négative,
il s'en va.

Notre commande a fini par être passée,
un bon moment après.

Vingt minutes plus tard,
j'entends " les pizzas sont bien au four ??"

Je sais maintenant

À quoi nous remarquons
que nous vieillissons.
Quand j'étais enfant,
mon père se rasait avec ce que
nous appelons communément un coupe-choux.

Ensuite, sont apparus les rasoirs
muni d'une banale lame!
Mes sœurs se sont rasées les jambes avec
des jetables deux lames, une révolution!

Moi, j'utilise un trois lames que
je change avec parcimonie si
je ne veux pas que des escalopes
de mes mollets me soient enlevées.

Dernièrement, j'ai vu une pub
d'un grand fabricant de rasoirs.
Des épées ou des sabres croisés sont son effigie.
Un quatre lames nait, là maintenant.

Combien de lames seront nécessaires
dans l'avenir pour combattre nos poils?

8 mai 1945

Ce matin, pour accompagner ma sœur,
je suis allée à la commémoration de cet évènement.

Quand, j'étais enfant, obligation
nous était faite d'y aller et d'y chanter
la marseillaise.

Là, que nenni, Madame le maire lit un discours.
Les drapeaux se lèvent, se baissent...
Un pot est offert, je me suis même demandée
si le devoir de mémoire était juste respecté.

Mais que faire?

Notre vitesse

Samedi et dimanche, dans mon village,
avait lieu une manifestation autour de l'artisanat,
qu'il s'agisse d'artisans d'art comme d'un fabricant de sirop.

Un fromager a attiré toute mon attention!
J'avais même décidé d'aller le voir
avec une de mes sœur, à pied.

Il fallait que j'élimine un peu, tout le fromage que
j'avais mangé. Toutes occasions étaient bonnes
pour en goûter un petit bout.

Donc, hier avec ma sœur nous sommes parties vers sa bergerie,
elle se situe à 7 km de la maison,
dans un autre village, et un hameau un peu perdu.

Nous avons marché à 4,66 km/h.

Un évènement particulier

Ce week-end, j'ai fait l'aller-retour,
pour fêter le siècle de ma sœur et de mon beau-frère.
Je ne suis pas une fêtarde,
je n'aime pas les trucs où
il faut danser, participer à des animations
plus niaises les unes que les autres.

Je n'aime pas non plus les repas familiaux.
Le paradoxe veut que
je ne puisse voir certains membres de la famille
que pendant ce genre de manifestations.

Des amis à eux étaient aussi invités.
Je les connaissais tous, sauf deux.
Un m'énerve dès que je le vois.
À chaque fois, il ne perd rien pour me lancer des piques.
J'y réponds bien que je sache que
l'indifférence serait la meilleure réplique.
L'ironie ou le cynisme sont contre lui mes armes.

Là, je lui rappelais énergiquement
que je vivais comme je voulais que
je me coucherais quand je voudrais.
Il répliqua qu'à évènement exceptionnel
comportement exceptionnel.

Depuis quand avoir 50 ans est-il exceptionnel ?
Vieillir, nous le faisons tous les jours
dans une banalité sirupeuse.
Certains, à un instant donné de leur vie, lèvent la tête
et croient qu'ils ont atteint un âge qui
mérite l'émerveillement, l'étonnement...
Jamais je n'ai eu le besoin de ne fêter
aucun de mes anniversaires.
J'apprécie que l'on me souhaite un bon anniversaire,
mais cela s'arrête là.
Pour mes 100 ans, ce sera différent.

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