Les ptites banalités de Cunégonde

C’était trés sympa.
J’ai adoré quand l’athlète de
Sainte Lucie a fait son tour
de stade.
Son moment à elle.

Sinon, j’ai vu le javelot et
le 1500 m pour le décathlon ;
le lancé de poid ;
le triple saut ;
le 100 m féminin ;
le 4x400 m mixte.
C’était un super cadeau.

Je n’avais qu’une envie
rentrer chez moi,
et tout nettoyer.
C’est ce que je fais
depuis que je suis revenue
samedi dernier.
Pas de façon frénétique,
il ne faut pas exagérer,
mais méthodique.

J’ai pris goût à les écrire
quand je suis en vacances.
À Boston, en 2021, j’avais été étonnée
par le haut jauni des cartes
que je voulais acheter.
Le vendeur m’expliqua
qu’il les avait achetées en 2019.
En 2018, j’ai écrit les cartes
que j’allais envoyer,
comme beaucoup de touristes,
devant le bureau de poste de l’ONU.
En 2023, j’ai écrit mes cartes postales
dans le train, qui me ramenait
à Copenhague,
Une femme plus âgée que moi,
entama la conversation en anglais,
parce qu’elle me voyait écrire.
Elle est rapidement passée à
à un charmant français.

En chechant quelque chose,
chez ma sœur,
j’ai trouvé la carte que
je lui avais envoyé de Boston
et celle de Copenhague.
J’en avais les larmes aux yeux.

Le bordel avec la mort
est qu’elle n’est pas organisée.
Elle touche où elle veut
comme elle veut,
quand elle veut.
C’est pas rassurant.
Mais pourquoi ça le serait ?

Pourquoi lui avoit dit
que ce service n’acceptait
les personnes que pour 15 jours
à moins que leur état se dégrade
tellement qu’ils seraient obligés de rester.
Du coup, ma sœur n’est pas sereine.
Elle sait qu’elle peut mourrir
d’un moment à l’autre
Mais quand ?
Elle a même envisagé
de rentrer chez elle,
s’il ne la garde pas.
Ce délais l’a tracasse.
J’ai trouvé ça si moche que
dans cette unité,
ils ne l’a préservent pas, plus que ça.
J’aurai aimé qu’elle soit tranquille
pour ses derniers jours.
Si elle décline à ce rythme,
elle le sera.
Mais je n’ai vraiment pas aimé
qu’ils mettent une telle pression.

J’esquive peu les coups de la vie,
en ce moment.
Ma sœur va mieux.
Il faut garder prudence.
Cet aprés-midi, j’ai aidé
mon autre sœur a rangé
les livres de la bibliothèque,
de mon village.
J’ai visité l’école de mon enfance.
Pas d’esquive possible
pour les émotions.

Depuis plusieurs jours,
je m’interroge sur cette marche.
Que l’extrême droite y participe
me donne la nausée.
Je pense qu’ils ont gagné.
Ils brouillent tellement les cartes
que certains gobent
leur discours.
Leur laisser la place libre
n’est pas acceptable,
pour moi.
J’irai à cette marche,
loin d’eux.

Mes sœurs s’enguelent souvent.
Mais là, ma sœur M ne cuisine que
ce que ma sœur aīnée aime.
Elle a déjà prévu ce
qu’elle lui cuisinera samedi soir,
pour sa sortie d’hopital.

Hier soir, une copine est passée,
pour me donner une place de ciné.
Et pour discuter, car elle venait
de mettre sa mère en HEPAD.
Je me suis demandée
ce que j’aurais fait
dans de telles circonstances.

Nous allons prendre un dessert
dans une patisserie portugaise.
2 hommes entrent en même temps,
dont un avec des béquilles.
Le monsieur avec les béquilles
s’assoit puis quand
je m’installe, il change de place.
Il va à table du monsieur
avec qui il est rentré.
Nous avons tous cru
qu’ils étaient ensemble,
sauf une cliente installée plus loin.
Quand le monsieur, sans béquilles,
s’est levé pour aller commander.
Le monsieur avec les béquilles s’est levé
tranquillement et a pris un sac à dos.
J’ai cru que c’était le sien,
j’ai rien dit,
j’ai pensé qu’il était bien embêté
entre les béquilles et le sac à dos.
Une cliente a crié : “le sac à dos”.
Le monsieur, sans les béquilles
à qui le sac à dos appartenait,
est sorti en courant suivi par la serveuse.
Une dame du quartier est arrivée,
elle nous a raconté que
la serveuse avait plaqué, contre un mur,
le voleur.
Le monsieur sans béquilles
qui venait d’être volé
est revenu avec le sac à dos.
Le voleur, l’homme aux béquilles,
a eu le temps
de lui prendre son argent.
Les patissiers portugais ont offert à manger au monsieur sans béquilles.
Les autres clients et nous les avons remerciés
et applaudi la serveuse.
Je pense que je n’aurai jamais eu
son courage