Le Père Lachaise et moi
Par banalitescunegonde.free.fr le mardi 15 juin 2010, 19:14 - Mes grands chocs - Lien permanent
J'ai accepté de tester
un jeu de piste pour une amie.
Elle m'avait envoyé les fichiers
avec les étapes à découvrir.
Une fois imprimée, j'ai bien jeté un œil,
j'ai bien vu le mot cimetière.
Mais rien ne m'a fait réagir.
Je monte un escalier,
je me retrouve entourée de tombes.
J'en vois partout.
Je lis mes documents pour savoir
vers où je dois me diriger.
Je prends à gauche,
des caveaux, la plupart sont vieux,
oubliés, mal entretenus.
Je fais un tour complet sur moi-même,
des caveaux à perte de vue.
Tous plus ou moins hauts,
plus ou moins grands.
Je me sens oppressée,
une boule commence à obstruer ma gorge.
Je dois sortir de là.
Je me concentre sur l'allée où je suis,
les arbres, les pavés.
Une pierre tombale est écrite en chinois,
plus loin sur la droite une en japonnais.
Ces gens qui sont venus mourir si loin.
Qu'est-ce que cela peut bien faire
l'endroit où nous mourons ?
La tristesse me submerge,
aucune sortie n'est visible.
Des caveaux qui ressemblent
à véritables petites chapelles,
des gens qui photographient,
l'extérieur, l'intérieur.
Je trouve cela morbide, déplacé,
comme si l'intimité pouvait être volée même
dans ce dernier lieu.
Ils ne photographient pas un ensemble mais des détails.
Je m'imagine bien le corps enterré
dans une tombe horizontale,
mais quand le caveau est vertical ?
Je n'aime pas ces pensées lugubres
qui prennent possession de moi.
Un caveau neuf, fleuri, visité
sur lequel est écrit Colette me rassure.
J'en identifie la raison bien après être sortie.
Le cimetière que je connais le plus,
celui qui me bouscule le plus est celui de mon village.
Il a une taille "humaine",
toutes les personnes de ma famille que j'aimais y sont enterrées.
La majorité des tombes me sont connues.
Je suis ravagée d'émotions contradictoires,
les rares fois où je m'y rends.
Mais le fait d'avoir connus ces personnes
me permet d'accepter d'être là.
Je ne suis pas en visite touriste.
Une chose est sûre,
une fois morte,
je veux que mes cendres soient
dispersées à l'air libre.
Je refuse qu'un monument
impose à quelqu'un, un souvenir.
Je vais très rarement au cimetière
car le souvenir de ma mère
est présent en moi.
Commentaires
tout ça me rappelle nos virées d’ados attardés qui voulaient se flanquer les chocottes, le même mauvais goût qu’un jeu piste dans un cimetière.
dis, ça te tarabuste assez fréquemment ces histoires…
Non pourquoi tu dis ça ?
cimetiètes, deuil, mémoires des morts ne sont pas des thèmes rares chez toi. rappelle-toi, je suis attentive à ton blog héhéhé!
?
tu plaisantes j’espère, ou ce sont tes premiers signes de sénilité, pire de la mauvaise foi? relis-toi, sur l’ancien ou le présent blog.
Il m’arrive d’en parler mais je trouve que ce n’est pas si souvent que ça.
Et puis c’est ça aussi la vie
oui tu as raison, c’est un thème normal.
Les tombes anciennes ne me gênent pas, car elles sont juste un signe de l’histoire, correspondent à une culture, des traditions d’avant. Les tombes modernes me semblent incongrues, voire vulgaires parfois. Moi aussi, je partirai en cendres. Et moi non plus je ne vais jamais voir la tombe de mes parents, ou des gens que j’ai aimés.