8 mai 1945
Par banalitescunegonde.free.fr le samedi 8 mai 2010, 18:34 - Mes grandes interrogations - Lien permanent
Ce matin, pour accompagner ma sœur,
je suis allée à la commémoration de cet évènement.
Quand, j'étais enfant, obligation
nous était faite d'y aller et d'y chanter
la marseillaise.
Là, que nenni, Madame le maire lit un discours.
Les drapeaux se lèvent, se baissent...
Un pot est offert, je me suis même demandée
si le devoir de mémoire était juste respecté.
Mais que faire?
Commentaires
Ch’tite question : le devoir de mémoire n’est-il pas “simplement” de s’obliger à ne pas oublier ? Sans forcément le commémorer à une date précise.
Je suis de la génération dont les parents étaient jeunes adultes à cette période. Je n’ai pas besoin d’une journée pour me rappeler ce qu’avait été la Seconde Guerre Mondiale (ni la Première d’ailleurs, mes deux grand-pères l’ayant faite comme soldat sur le front).
Et j’ai fait en sorte que mes enfants soient largement et le mieux possible au parfum sans passer nécessairement par la case “école” ni la lecture obligatoire de la lettre de Guy Môquet.
Moi aussi, mon père, mon grand-père, ma grand-mère ( elle s’était plus particulier) ont combattu pendant cette guerre;
Mon père nous en parlait jamais, ce que je sais de lui à cette époque vient de ma mère et de son cousin.
A tel point que vu nos rapports, pendant longtemps, j’ai cru qu’il était collabo. Non, il était catholique pratiquant et ce qu’il a du faire pendant ses années de résistance l’ont marqué à vie. Tu rajoutes à cela son handicap des émotions et des sentiments, tu comprends aisément pourquoi il ne s’attardait jamais sur le sujet.
Mon grand-père et ma grand-mère maternelles, eux nous racontaient.
Je me dis aussi que dans quelques années, il n’y aura plus de personnes ayant vécu cette période, ou des personnes connaissant des personnes… Alors là, la mémoire en prend un coup.
Je suis d’accord avec toi pour la lettre de Guy Môquet.
Je me demandais juste ce qu’il nous appartient de transmettre pour respecter notre devoir de mémoire.
Et maintenant, je me demande qu’elle est notre maigre part pour que de telles atrocités ne se renouvellent pas,
tout en sachant que ce qui se passe dans le reste du monde me donne tord, par exemple le Rwanda.
Le devoir de mémoire est-il un rempart? Je crains que non.
tu ouvres encore un vaste chantier. j’ai des trucs à faire, je reviens mettre mon grain de sel. à +!
la mémoire n’empêcherait pas que ça recommence, d’ailleurs ça recommence à toutes les époques, dans d’autres endroits du monde et d’une autre façon. à quoi bon tant de mémoire? la mémoire à long terme, à l’école surtout, sert le sentiment d’appartenance, tâche ingrate dans ce melting pot. à court terme avec hissement des couleurs, la mémoire sert surtout la reconnaissance de ceux qui ont vécu ces époques. à mesure que disparaissent ces personnes, les commémorations aussi (à part le FN, qui pense encore à hisser un drapeau pour jeanne?).
«il nous appartient de transmettre, pour notre devoir de mémoire», ce qui peut servir une nation au présent et au futur, le poème de niemoller «je n’ai rien dit». le sentiment d’appartenance oui, mais à condition qu’il serve des valeurs qui ne se résument ni au chauvinisme, ni à la bien pensance.
si j’ai dit une connerie, il faut me le signaler. je déteste prendre des vents. tu ne t’étonneras pas si un jour je ne commente plus. tu lances un thème intéressant, tu donnes envie d’en parler puis plus rien. quand je lance des barbarités, je comprends, mais là?
> Imposture : Je ne suis pas sûr que ce que tu as écrit appelle les vents/le dédain, au contraire. Il me semble que ton commentaire est si pertinent qu’il n’y a rien à ajouter.
En même temps, je ne suis pas le proprio des lieux.
Pourquoi un vent, ici, il pleut.:-)))
Non ta réponse comme celle de Mirovinben me plaisait et je n’avais rien à rajouter, c’est tout.
Ce qui me désole c’est juste que nous sommes capable de recommencer toujours les mêmes abominations
merci à tous les deux, je me sens moins insignifiante :-)
Parce qu’il t’arrive un jour de croire que tu peux l’être pour moi? Si ta réponse est positive sache que j’aurai du mal à me remettre de cela!
:-) non, mais je préfèrerais ne rien dire que de savoir que ce que je dis compte pour du beurre, c’est le côté phobie sociale de l’imposture. si c’est pas clair, je t’expliquerai un jour. bjs