Mais bordel...
Par banalitescunegonde.free.fr le jeudi 21 janvier 2010, 08:02 - Mes grandes interrogations - Lien permanent
qui peut me dire
ce que peut bien être
une vraie femme,
un vrai homme??
Quelles qualités faut-il avoir?
De quels défauts faut-il être affublé?
Commentaires
Il est pas tant questions de qualités et de défauts que de correspondances avec des clichés et normes : être une vraie femme ou un vrai homme, c’est correspondre à l’image générique du cliché biologico-genré d’une société donnée. Le “vrai” en question étant une sorte d’idéal mettant en avant de manière exacerbée les supposés traits typiques de chaque genre. Il y a parfois plusieurs modèles un peu différents dans une société, cependant de nombreux traits sont communs.
La femme est… féminine (ah !), l’homme est viril. Ce ne sont pas des qualités au sens d’opposés des défauts, mais qualités au sens de ce qui est essentiel (l’essence de l’individu).
L’image de la femme se retrouve dans “Elle”, “Marie-Claire” et “Femme actuelle”, celle de l’homme dans “FHM”, “Auto Plus” et “Management magazine”.
Les “vrais” ont au moins un trait particulier, parfois outrancièrement développé, ou plusieurs traits de l’homme ou la femme type.
C’est bien pourquoi les homos peuvent transgresser parfois les normes, mais les transsexuels les confortent.
les homos ne transgressent rien, ils font ce qu’ils ont envie de faire et les trans ne sont pas des superclichés du biologico-genré, sauf dans la perspective hétéronormée.
et l’intersexualité alors, une erreur de la nature peut-être? oui pour les hétéronormés. mais naître avec deux sexes pourrait être vivable, intéressant, s’il n’y avait pas autant de normes et autres limitations qui traumatisent et culpabilisent.
si on observe bien, plus de la moitié des espèces connaissent des variantes sexuelles qui défient toutes nos petites catégories de trouillards…
…et si on pouvait décider notre code biologique xx xy wxz xxy yyx xyxyxyx wzw zzz et le genre mutang et que personne ne nous mettait dans les casiers de la déviance ou de l’exagération de la norme, hein?
Les homos, justement en faisant ce qu’ils veulent, transgressent une norme sociale qui attribue les genres et les rôles de “vrais hommes et femmes” qui font les “vrais parents”. Ce n’est pas par volonté de transgresser, mais le résultat est là, les normes bougent.
Pour les trans, je ne parle pas des clichés mais des discours des trans eux-mêmes et de leurs revendication même de trans. On ne parle que de trans quand justement se pose pour quelqu’un la question de son rapport au genre et au sexe donc découle le principe du genre = apparence (je me sens femme donc je recherche l’apparence d’une femme pour les autres, voire l’identité biologique apparente) correspond au schéma qui norme le “vrai” : la revendication de l’état civil correspond au genre que l’on ressent est une normalisation. Si elle a un sens pour vivre socialement, elle a aussi un sens de conservation. Même pour le PASST qui ne défend pas l’opération et le change de sexe donc d’état civil comme l’ASB, il y a un rapport aux apparences, bien que questionné.
Dans le premier cas, c’est bien l’orientation dont il est question, dans le sens c’est l’identité, indépendamment de l’orientation (un trans homo a une volonté de normalisation de la codification des genres et transgresse d’autres normes).
Concernant l’intersexualité, le problème est de renvoyer cela encore aujourd’hui sur le médical. J’avais un copain opéré et “hormoné” pour “devenir” un garçon à l’adolescence quand son intersexualité s’est imposée à son entourage et donc au corps médical, qui adulte s’interrogeait. Toutefois, au-delà de cela, la question du classement administratif et social omniprésente formate les esprits. Ce n’est pas tant la question de la déviance, mais déjà de l’obligation de choix qui est structurante de nombreux domaines sociaux.
Je suis bien d’accord que vivre avec deux “sexes” seraient vivables, tout comme bousculer les genres, mais il y a des réalités sociales à identifier pour pouvoir s’y opposer.
Ce sont peut-être de simples discours pour certains, mais militer demande à déjà comprendre les ressorts sociaux, identitaires, médicaux, etc. pour tenter de faire évoluer les mentalités, les discours, les pratiques,… et les conséquences violentes des normes du “vrai” genre.
ok, au temps pour moi. la militance est un travail de fourmis auquel je ne me risquerais guère n’étant qu’une imposture.
Même en étant hétéro, on est confronté à la question de la vraie femme : elle est surtout posée par des personnes qui veulent prendre le contrôle de la définition. De même que Besson lance le débat sur l’identité française, ceux ou celles qui imposent leur définition de la “vraie femme” ont une idée derrière la tête (= se mettre eux en valeur et s’imposer).
L’une des affirmations les plus entendues est : “on n’est une vraie femme que quand on a eu des enfants” mais on peut aussi trouver “on est une vraie femme si on a une vie sexuelle… si on jouit, les autres sont des mal baisées”
C’est pour cela qu’indépendamment des orientations sexuelles (homo/hétéro) on a tous intérêt à ne pas trop mettre nos pas dans ceux qui prônent une nette classification par genre, disons que notre ambition commune, hommes et femmes, devrait être de tout faire pour être “de vrais humains”, avec tout ce que ce mot veut dire.
Pff! c’est simple, c’est gzactement comme être un vrai français.
j’vouas pas où est le problème!
Ben, le problème est que beaucoup de gens s’appuient sur ces images, clichés et normes pour juger, rejeter, clouer au pilori, mettre dans des charters… Je pense que l’interrogation de Cunégonde vient d’une réaction à ces jugements arbitraires.
C’est sûr que tout le monde peut en souffrir, même si les femmes peuvent ne plus se marier et être soumise corps et âme à leur mari, le regard sur celles qui ne sont pas “casées”, liftées, minces, etc. est terrible.
Il est intéressant de prendre tout ce qui peut remettre en cause les normes pour les interroger, séparer le sexe du genre pour limiter les dégâts, mais c’est clairement un long chemin…
Et être une “vraie” blogueuse, c’est quoi ? Là, je ne vois pas où est le problème…
En fait, je ne sais ce qu’est un(e) vrai(e)…
Je trouve cela irrespectueux.
Quand par hasard j’emploie cette expression c’est toujours
de façon soit ironique, soit cynique.
Je pense qu’Anita, là est un tantinet moqueuse:-]]]]
Quand je vois les longs discours que déclenche une petite note de Cunégonde, je comprends qu’elle soit si peu prolixe.
Je n’ai pas tout compris, mais dès que j’ai des vacances, je viens relire. Je ne suis ni une vraie militante, ni une vraie intellectuelle !
Désolée, je pensais qu’il était possible de répondre en prenant son temps et réfléchissant aux interrogations de Cunégonde, avec qui je peux avoir des discussions intellectuellement intéressantes.
J’ai compris à vos réactions que cela ne convient à tous, je n’ai sans doute pas compris ce qu’était une vraie blogueuse et compagnie. L’ironie est une arme de qualité quand elle ne sert pas au mépris, justement évoqué dans la note de Cunégonde…
Mais moi j’ai apprécié tes réponses à mes interrogations,
alors tu voudras bien continuer, dis??????????
Oh ! humour et ironie ne veulent pas forcément dire mépris. C’est juste que d’un seul coup on trouvait ici de longs discours auxquels on n’est pas habitué, et pourtant je fréquente ce blog depuis plusieurs années !