Mais bordel...

qui peut me dire
ce que peut bien être
une vraie femme,
un vrai homme??

Quelles qualités faut-il avoir?
De quels défauts faut-il être affublé?

Commentaires

1. Le jeudi 21 janvier 2010, 11:23 par Yo

Il est pas tant ques­tions de qua­li­tés et de défauts que de cor­res­pon­dan­ces avec des cli­chés et nor­mes : être une vraie femme ou un vrai homme, c’est cor­res­pon­dre à l’image géné­ri­que du cli­ché bio­lo­gico-genré d’une société don­née. Le “vrai” en ques­tion étant une sorte d’idéal met­tant en avant de manière exa­cer­bée les sup­po­sés traits typi­ques de cha­que genre. Il y a par­fois plu­sieurs modè­les un peu dif­fé­rents dans une société, cepen­dant de nom­breux traits sont com­muns.
La femme est… fémi­nine (ah !), l’homme est viril. Ce ne sont pas des qua­li­tés au sens d’oppo­sés des défauts, mais qua­li­tés au sens de ce qui est essen­tiel (l’essence de l’indi­vidu).
L’image de la femme se retrouve dans “Elle”, “Marie-Claire” et “Femme actuelle”, celle de l’homme dans “FHM”, “Auto Plus” et “Mana­ge­ment maga­zine”.
Les “vrais” ont au moins un trait par­ti­cu­lier, par­fois outran­ciè­re­ment déve­loppé, ou plu­sieurs traits de l’homme ou la femme type.
C’est bien pour­quoi les homos peu­vent trans­gres­ser par­fois les nor­mes, mais les trans­sexuels les con­for­tent.

2. Le jeudi 21 janvier 2010, 12:16 par imposture

les homos ne trans­gres­sent rien, ils font ce qu’ils ont envie de faire et les trans ne sont pas des super­cli­chés du bio­lo­gico-genré, sauf dans la pers­pec­tive hété­ro­nor­mée.

et l’inter­sexua­lité alors, une erreur de la nature peut-être? oui pour les hété­ro­nor­més. mais naî­tre avec deux sexes pour­rait être viva­ble, inté­res­sant, s’il n’y avait pas autant de nor­mes et autres limi­ta­tions qui trau­ma­ti­sent et cul­pa­bi­li­sent.

si on observe bien, plus de la moi­tié des espè­ces con­nais­sent des varian­tes sexuel­les qui défient tou­tes nos peti­tes caté­go­ries de trouillards…

…et si on pou­vait déci­der notre code bio­lo­gi­que xx xy wxz xxy yyx xyxyxyx wzw zzz et le genre mutang et que per­sonne ne nous met­tait dans les casiers de la déviance ou de l’exa­gé­ra­tion de la norme, hein?

3. Le jeudi 21 janvier 2010, 15:25 par Yo

Les homos, jus­te­ment en fai­sant ce qu’ils veu­lent, trans­gres­sent une norme sociale qui attri­bue les gen­res et les rôles de “vrais hom­mes et fem­mes” qui font les “vrais parents”. Ce n’est pas par volonté de trans­gres­ser, mais le résul­tat est là, les nor­mes bou­gent.
Pour les trans, je ne parle pas des cli­chés mais des dis­cours des trans eux-mêmes et de leurs reven­di­ca­tion même de trans. On ne parle que de trans quand jus­te­ment se pose pour quelqu’un la ques­tion de son rap­port au genre et au sexe donc découle le prin­cipe du genre = appa­rence (je me sens femme donc je recher­che l’appa­rence d’une femme pour les autres, voire l’iden­tité bio­lo­gi­que appa­rente) cor­res­pond au schéma qui norme le “vrai” : la reven­di­ca­tion de l’état civil cor­res­pond au genre que l’on res­sent est une nor­ma­li­sa­tion. Si elle a un sens pour vivre socia­le­ment, elle a aussi un sens de con­ser­va­tion. Même pour le PASST qui ne défend pas l’opé­ra­tion et le change de sexe donc d’état civil comme l’ASB, il y a un rap­port aux appa­ren­ces, bien que ques­tionné.
Dans le pre­mier cas, c’est bien l’orien­ta­tion dont il est ques­tion, dans le sens c’est l’iden­tité, indé­pen­dam­ment de l’orien­ta­tion (un trans homo a une volonté de nor­ma­li­sa­tion de la codi­fi­ca­tion des gen­res et trans­gresse d’autres nor­mes).
Con­cer­nant l’inter­sexua­lité, le pro­blème est de ren­voyer cela encore aujourd’hui sur le médi­cal. J’avais un copain opéré et “hor­moné” pour “deve­nir” un gar­çon à l’ado­les­cence quand son inter­sexua­lité s’est impo­sée à son entou­rage et donc au corps médi­cal, qui adulte s’inter­ro­geait. Tou­te­fois, au-delà de cela, la ques­tion du clas­se­ment admi­nis­tra­tif et social omni­pré­sente for­mate les esprits. Ce n’est pas tant la ques­tion de la déviance, mais déjà de l’obli­ga­tion de choix qui est struc­tu­rante de nom­breux domai­nes sociaux.
Je suis bien d’accord que vivre avec deux “sexes” seraient viva­bles, tout comme bous­cu­ler les gen­res, mais il y a des réa­li­tés socia­les à iden­ti­fier pour pou­voir s’y oppo­ser.
Ce sont peut-être de sim­ples dis­cours pour cer­tains, mais mili­ter demande à déjà com­pren­dre les res­sorts sociaux, iden­ti­tai­res, médi­caux, etc. pour ten­ter de faire évo­luer les men­ta­li­tés, les dis­cours, les pra­ti­ques,… et les con­sé­quen­ces vio­len­tes des nor­mes du “vrai” genre.

4. Le jeudi 21 janvier 2010, 16:39 par imposture

ok, au temps pour moi. la mili­tance est un tra­vail de four­mis auquel je ne me ris­que­rais guère n’étant qu’une impos­ture.

5. Le jeudi 21 janvier 2010, 17:14 par samantdi

Même en étant hétéro, on est con­fronté à la ques­tion de la vraie femme : elle est sur­tout posée par des per­son­nes qui veu­lent pren­dre le con­trôle de la défi­ni­tion. De même que Bes­son lance le débat sur l’iden­tité fran­çaise, ceux ou cel­les qui impo­sent leur défi­ni­tion de la “vraie femme” ont une idée der­rière la tête (= se met­tre eux en valeur et s’impo­ser).

L’une des affir­ma­tions les plus enten­dues est : “on n’est une vraie femme que quand on a eu des enfants” mais on peut aussi trou­ver “on est une vraie femme si on a une vie sexuelle… si on jouit, les autres sont des mal bai­sées”

C’est pour cela qu’indé­pen­dam­ment des orien­ta­tions sexuel­les (homo/hétéro) on a tous inté­rêt à ne pas trop met­tre nos pas dans ceux qui prô­nent une nette clas­si­fi­ca­tion par genre, disons que notre ambi­tion com­mune, hom­mes et fem­mes, devrait être de tout faire pour être “de vrais humains”, avec tout ce que ce mot veut dire.

6. Le jeudi 21 janvier 2010, 20:04 par anita vraie blogueuse

Pff! c’est sim­ple, c’est gzac­te­ment comme être un vrai fran­çais.
j’vouas pas où est le pro­blème!

7. Le jeudi 21 janvier 2010, 21:33 par Yo

Ben, le pro­blème est que beau­coup de gens s’appuient sur ces ima­ges, cli­chés et nor­mes pour juger, reje­ter, clouer au pilori, met­tre dans des char­ters… Je pense que l’inter­ro­ga­tion de Cuné­gonde vient d’une réac­tion à ces juge­ments arbi­trai­res.
C’est sûr que tout le monde peut en souf­frir, même si les fem­mes peu­vent ne plus se marier et être sou­mise corps et âme à leur mari, le regard sur cel­les qui ne sont pas “casées”, lif­tées, min­ces, etc. est ter­ri­ble.
Il est inté­res­sant de pren­dre tout ce qui peut remet­tre en cause les nor­mes pour les inter­ro­ger, sépa­rer le sexe du genre pour limi­ter les dégâts, mais c’est clai­re­ment un long che­min…

8. Le samedi 23 janvier 2010, 09:39 par Yo

Et être une “vraie” blo­gueuse, c’est quoi ? Là, je ne vois pas où est le pro­blème…

9. Le samedi 23 janvier 2010, 11:31 par Cunégonde

En fait, je ne sais ce qu’est un(e) vrai(e)…
Je trouve cela irres­pec­tueux.
Quand par hasard j’emploie cette expres­sion c’est tou­jours
de façon soit iro­ni­que, soit cyni­que.

Je pense qu’Anita, là est un tan­ti­net moqueuse:-]]]]

10. Le samedi 23 janvier 2010, 14:24 par Ed

Quand je vois les longs dis­cours que déclen­che une petite note de Cuné­gonde, je com­prends qu’elle soit si peu pro­lixe.
Je n’ai pas tout com­pris, mais dès que j’ai des vacan­ces, je viens relire. Je ne suis ni une vraie mili­tante, ni une vraie intel­lec­tuelle !

11. Le samedi 23 janvier 2010, 19:36 par Yo

Déso­lée, je pen­sais qu’il était pos­si­ble de répon­dre en pre­nant son temps et réflé­chis­sant aux inter­ro­ga­tions de Cuné­gonde, avec qui je peux avoir des dis­cus­sions intel­lec­tuel­le­ment inté­res­san­tes.
J’ai com­pris à vos réac­tions que cela ne con­vient à tous, je n’ai sans doute pas com­pris ce qu’était une vraie blo­gueuse et com­pa­gnie. L’iro­nie est une arme de qua­lité quand elle ne sert pas au mépris, jus­te­ment évo­qué dans la note de Cuné­gonde…

12. Le samedi 23 janvier 2010, 20:30 par Cunégonde

Mais moi j’ai appré­cié tes répon­ses à mes inter­ro­ga­tions,
alors tu vou­dras bien con­ti­nuer, dis??????????

13. Le dimanche 24 janvier 2010, 20:33 par Ed

Oh ! humour et iro­nie ne veu­lent pas for­cé­ment dire mépris. C’est juste que d’un seul coup on trou­vait ici de longs dis­cours aux­quels on n’est pas habi­tué, et pour­tant je fré­quente ce blog depuis plu­sieurs années !

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