Les ptites banalités de Cunégonde

Elle a la cinquantaine,
elle est sale, fatiguée,
elle porte une robe à fleurs.
Elle est usée par la vie.
Elle tremble de tout son corps.

Je raconte aux personnes avec qui je travaille
que sur le boulevard, une femme s’est assise
sur un banc et à sorti devant moi
sa pipe à crack.
Je leur explique le choc que cela m’a fait.
Une de mes deux collègues me raconte
qu’il lui est arrivé la même chose dans le métro.

Ils sont partis.
Je ne les verrai plus,
je ne sais pas où ils sont allés.
Je ne saurai pas ce que deviennent les petits.
Le nid de corbeaux, en face de chez moi,
est vide.

De loin, je la vis, elle était au même endroit
que lors des mes dernières vacances, ici.
Elle m’a reconnue, tourna la tête est partie.
Je n’ai toujours pas pu la prendre en photo.

Frayer avec l’extrême droite
n’est pas républicain.
Fréquenter l’extrême droite
n’est pas démocratique.

Il y en a plein ce métro
de ces manifestants que
je ne voulais pas voir !!

Dans le bus, je m’assoie au fond.
J’ai le nez plongé dan la lecture
d’un blog lesbien.
Pour choisir ma place,
il faut bien que je lève la tête
et que je me rende compte que je suis entourée,
par une famille, dont les 4 petites filles
ont un voile visé sur leurs têtes.
Le contraste avec ma lecture me fait sourire.
Sinon je suis attristée par ce que ces fillettes doivent subir.

Je ne comprenais pas
ce que j’attendais à la radio.
De quelles explosions ils parlaient.
J’ouvre mon netbook,
je regarde mes sites d’info préférés,
du sang. Puis doucement, l’info parvient
à mes neurones.
Ça recommence.