Mes grandes réflexions

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Du lard ?

Sur le quai du métro,
une seule affiche représentait une œuvre d'art.
Il s'agissait d'une publicité
concernant le musée des impressionnistes
à Giverny.

C'est la seule qui ce jour-là
a été taguée.
Faut-il en déduire que ce (ux), ou
celle (s) qui a fait cela n'aime pas l'art ?
N'aime pas les impressionnistes ?
Est-ce une pure coïncidence ?
Ou bien les pubs, à côté, sur des jeux vidéo,
sont plus importantes que l'art ?

L'ennui

Ce sujet m'a été soufflé
par une émission de radio
écoutée en dilettante.
J'ai commencé à réfléchir sur
non pas les sujets possibles de mon ennui,
mais sur les circonstances
qui sont susceptibles de générer mon ennui.

La principale circonstance est quand
je me retrouve cernée d'inconnus,
dans un groupe.
Je suis peu sociable, semble-t-il.
Si je n'arrive pas à découvrir un sujet de discussion,
un intérêt quelconque qui permettra un échange,
l'ennui, lui arrive à grands pas.
Une fois passée ma phase d'observation,
il s'installe.

Le syndrome du poisson pris à l'hameçon

Une ancienne copine a repris
contact avec moi, je ne sais pour quelle raison.
Par curiosité, je suis rentrée dans son jeu
pour voir où cela pouvait bien me mener.

Nulle part, je n'obtenais rien, aucune révélation,
des échanges sur l'échange ;
ensuite passerons-nous à la météo ?
Nous verrons !

Je me mis à réfléchir sur nos échanges épistolaires.
J'avais l'impression vivace d'être un poisson ferré.
La curiosité a été l’appât.
Une fois, l’hameçon avalé,
le pêcheur a commencé son travail :
je te remonte à la surface,
je te laisse du fil...

Je risque casser le fil !

Me perdre va devenir aisé.

Je me suis offert un smartphone.
Il a une application pour la géolocalisation.
Si cela ne me sert pas pour mes photos,
je pense que cela pourrait m'être utile,
pour éviter de me perdre.

Hier soir, assise dans mon canapé,
j'ai essayé de me localiser,
non pas parce que je ne sais plus où j'habite,
mais pour savoir si cette application procure
des données précises.

Quelle ne fut pas ma surprise quand
je vis que je me vivais dans la rue d'à côté.
Ma désorientation a encore de beaux jours.

Mon implant

Mon dentiste m'explique
les bienfaits des implants,
en concluant qu'aujourd'hui,
on avait quarante-cinq ans de recul.

Je calcule que dans mon cas,
cela m'amènera jusqu'à
quatre-vingt-onze ans et demi.
Donc il me manquera huit ans et demi
pour atteindre âge fatidique de cent ans.

J'explique ma position à une copine.
Cette dernière me fait remarquer
qu'à cet âge avancé,
je n'aurai plus de dents !

Il me restera mon implant !

La solution est-elle toujours de toucher au porte-monnaie ?

Hier, pendant ma pause déjeuner,
je visitais le quartier
dans lequel je travaille maintenant.

Une personne promenait son chien.
Elle sortit un sac en plastique
pour ramasser la crotte
de son chien.
C'est tellement inhabituel comme geste
que j'en étais surprise,
et que la personne qui l'accompagnait
lui fit la réflexion suivante:
« tu ramasses ça, mais personne ne le fait ?!! »

La réponse fusa :
« ! à 35 € l'amende, ça fait cher la merde ! »

Je suis invitée de force chez eux

Il m'arrive d'être avec des inconnus
dans leur salle de bain.
Pour certain, il s'agit même
de la pièce où se trouve ensemble,
le lavabo, la douche et les toilettes.

Les inconnues se coupent les ongles,
se les liment, se les vernissent.
Elles se maquillent, se peignent, se pomponnent.

Les inconnus se peignent,
se curent les dents, parfois même autre chose.
Leur activité est moins intense.

Les inconnues et les inconnus pètent, rotent
de façon très anonyme ou
ils feignent l’innocence,
s'ils sont repérés.

Il s'en passe des choses
dans les transports en commun.

Entre ce que je vois et ce que je mémorise...

Lundi, je vais voir un film:
Tomboy, certaines scènes m'ont
rappelé certains moments
de mon enfance que j'avais
peu appréciés. J'ai aimé ce film.

Hier, je suis allée voir,
le film avec Catherine Frot.
Je ne me souviens plus du titre,
mais très bien du film
que j'ai peu apprécié.

Cet après-midi, dans le métro,
je me rappelais exactement de ce que
j'avais lundi avant le film,
de ce que j'avais fait après,
mais plus du tout du film.

Une fois rentré, j'ai regardé
mon ticket, instantanément
tout m'est revenu.
Ma mémoire est très taquine,
par moment.

Il ne faut pas que les aveugles soient des fainéants

Je me rends gare de l'Est,
pour retrouver une amie.
Je sors du métro,
je dirige vers les grandes lignes.

Le marquage au sol pour
les aveugles m'attire.
Je les suis, ils me guident
face à un escalier alors qu'à côté
deux escalators m'attendent.

La mare, ça salit

Il m'arrive de lancer
un pavé dans la mare,
juste pour voir ce que
les éclaboussures toucheront.

Il y a quelque temps,
c'est ce que je fis.
La première éclaboussure m'amusa.
La seconde m'atteignit hier,de façon fortuite,
mon amour-propre en prit un coup là!

À jouer avec l'eau,
il arrive qu'on s'arrose !

Pourquoi TF° m'empêche d'aller dormir

J'adore les séries des experts.
Seule cette chaine que je ne regarde pas
d'habitude les retransmet.

Le comportement habituel des diverses
chaines de télévision est de diffuser un voire deux
épisodes inédits, et en dernier un épisode
déjà diffusé. Hier soir, je regarde le premier expert.

Je me mets à zapper, à jouer avec mon ptit eeepc.
Mais avant d'aller me coucher, je ne sais pourquoi
je remets la une. À ce même moment,
je vois qu'un inédit allait commencer.

Je me suis donc sentie obligée de regarder.
Je me suis interrogée sur le fait que
TF° changeait ses habitudes de diffusions ?
Quels intérêts ont-ils à troubler notre rythme du sommeil ?
Cela fait-il partie de leur stratégie pour amoindrir
notre capacité de réflexion ?

Ma tirelire

Il a fallu que
je la vide,
elle était pleine.

Elle contenait:
214 pièces de 1 centime
150 pièces de 2 centimes
111 pièces de 5 centimes
167 pièces de 10 centimes
60 pièces de 20 centimes
21 pièces de 50 centimes
50 pièces de 1 euro
12 pièces de 2 euros
1 pièce de 10 francs des États de l'Afrique de l'Ouest.

Je me suis demandé
pourquoi j'avais rempli
ma tirelire majoritairement
de petites pièces.

Identité nationale 1.2

On ne voit pas les choses
De la même façon d’un village,
Et d’une ville.
Quand je vois des tours d’habitation
comme celles placées de chaque côté
du bd de La Chapelle, je me demande toujours
comment on a pu enfermer des paysans
(pour la plupart) dans un habitat aussi hostile.

Quelle convivialité, quels lieux de vie étaient proposés ?
Dans un village, il y a un troquet, une épicerie, un marché,
des lieux où on se montre, et où on voit.
Dans ces tours, souvent autour rien,
elles enferment les gens sur eux-mêmes,
elles les laissent entre eux,
sans leur offrir de portes de sortie.

Comment un paysan, ici en ville,
coupé de ses racines transmet ses valeurs ?
Comment apprendre à leur enfant à vivre
dans un milieu aussi éloigné du sien ?
Heureusement, des mères et des pères l’ont fait,
et continuent de le faire.


Je me laisse le droit
de supprimer tous les commentaires
qui me déplairont.

Identité nationale 1.1

Je suis née en Gironde, d’un père gascon,
d’une mère gabaye. Mon nom est gascon,
ma culture est un doux mélange des deux,
elle est entièrement girondine.
Avant l’âge de trente ans, je n’ai quitté
ma terre natale qu’épisodiquement.

Un jour, cinq mois avant mon trentième anniversaire.
J’ai dû monter à la capitale, passer une frontière : la Loire !
Pour nous gens du sud-ouest, plusieurs cultures,
plusieurs identités sont regroupées sous ce terme générique,
le nord de la Loire est un autre monde.
À Paris, je suis une travailleuse immigrée,
Plus que ma collègue d’origine maghrébine née à Sarcelles.

Il m’a fallu deux ans pour m’habituer à cette ville,
à mon déracinement. Un jour, je me suis dit que
ma culture était là où j’étais.
Ma culture doit me permettre d’être, de m’adapter
et non de me couper de mon nouvel environnement.
Ma culture est une partie de mon identité.

Je pense qu’il n’existe pas une seule identité nationale,
mais des identités nationales, que la richesse de mon pays vient
de cette diversité.



Je me laisse le droit
de supprimer tous les commentaires
qui me déplairont.

Élévation

« S'élever, c'est prendre
l'ascenseur. »

Le plaisir de photographier 2 (3)

Travailler pour monter.

Cette phase se passe
devant mon écran calibré.
Il me faut du temps, le temps
d'oublier ce que j'ai vu durant
la prise de vue, les sensations
qui existaient au moment où j'ai déclenché.

L'image sur mon écran ne correspond
plus qu'à une certaine objectivité.
Je ne veux pas qu'un sentiment, une sensation,
que sais-je encore vienne polluer
ce que je désire présenter.

Je commence par jeter tout
ce qui ne doit pas être gardé.
Quelques fois, je marque encore
un temps d'arrêt après cette phase.

Ensuite, je choisis entre plusieurs clichés
d'une même scène, d'un même paysage,
d'un même portrait.
Pourquoi retenir une de ces vues plutôt qu'une autre ?
Les réponses sont si subjectives
que je ne saurai pas toujours
les expliquer.

Développement, masquage...
L'indécision face à certains choix,
l'angoisse est présente.
Il peut m'arriver de faire et refaire.

Puis la conception est finie.

Le plaisir de photographier 2 (2)

Construire, cela signifie travailler.

Pour moi, la construction commence
à la prise de vue. C'est pendant cette phase
que je fige ce que je vois.
Plusieurs clichés sont nécessaires.
Pas simplement différents cadrages,
mais aussi différents couples
vitesse/ouverture.

De ce couple dépendra ce qui sera vu.
Qu'est ce que je veux montrer ?
Est-ce que je veux le plus de netteté possible ?
Me faut-il du flou pour donner
une impression de mouvement ?
Dois-je stopper ce mouvement pour mieux
le mettre en valeur ?
Les réponses à ce genre de questions sont
le commencement à ma construction de mes photos.

Seul le nombre de déclenchements
me permet de réagir sans même m'en apercevoir.
Mon œil est exercé, pourtant devant une scène, un paysage...
Je prends toujours plusieurs clichés.
Le choix définitif ne sera fait que
devant mon écran.

Une fois que je pense avoir assez rempli
de cartes mémoires. Je rentre chez moi.

Croyez-vous que je transfère de suite
le contenu de mes cartes sur mon micro ?

Le plaisir de photographier (2).1

En second lieu, le plaisir
de montrer ce que je vois.
Pour se faire, il faut construire.

Avant dans un labo, dans un endroit clos,
face à moi-même, je façonnais mes clichés.
Maintenant, chez moi, devant mon écran calibré,
avec des logiciels, je développe mes images.
Je construis une photographie.

Il m'a fallu acquérir des techniques.
Cette phase fut laborieuse.
Tant pour le labo que pour apprendre
à me servir de mes logiciels préférés.
Je me suis acheté un micro
juste avant de passer en numérique.

J'ai fait le grand saut vers le numérique
quand je n'ai plus trouvé de papier.
Notre façon de travailler dans un labo
est empirique. J'utilisais toujours la même pellicule,
le même révélateur, le même papier.

Un jour, je suis allée chez mon fournisseur.
Il n'avait qu'une seule boîte de papier,
Ilford (pour ne pas dire la marque)
arrêtait sa production.
D'autres papiers m'ont été présentés.
J'étais un peu perdue.

J'avais déjà réfléchi à la nécessité
de passer au numérique,
et à ce que cela entrainerait.
J'ai investi à mon rythme
dans un boîtier, des objectifs, un écran...

Une fois le minimum possédé
j'ai commencé, à apprendre vraiment.

Le plaisir de photographier (1)

En premier lieu, avoir le plaisir
de détenir un support
pour m'exprimer.
Photographier pour moi,
c'est montrer donc
c'est m'exprimer.

Un vendredi soir,
mon père est entré dans la maison
avec une boîte contenant un zénith.
Cet appareil était pour ma mère.
Je crois qu'elle ne s'en est jamais servi.

Naturellement, il s'est retrouvé entre mes mains.
J'ai appris avec lui à faire des photos.
Cela a duré une bonne dizaine d'années.
Le fait d'avoir pris la dernière photo de ma mère
m'a tellement bouleversée que
je ne voulais plus photographier.


Mon zénith m'a donné la possibilité
de traduire ma vision des choses.
Dès le début, j'ai acquis beaucoup de défauts.
Ma culture photographique m'a ouvert les yeux.
Voir et revoir des photographies dans des livres,
puis dans des expos, aiguisent l’œil.

Une rencontre avec A. (un passionné)
de multiple discussions, un nouveau boîtier
est arrivé entre mes mains un nikon F3.
A. m'a fait travailler la photographie
comme je ne l'avais encore jamais fait.

Je devais tout noter de mes séances de prise de vue.
Quel diaphragme, quelle ouverture
pour quel effet recherché ?
Je n'utilisais qu'un 50mm.
Sinon, je crois qu'il aurait fallu que
je commente mon choix du caillou.
Pour une photo que je pensais être bonne,
je devais lui expliquer ce que je voulais montrer,
et comment j'avais réussi à le retranscrire.
Maintenant, je travaille soit seule, soit avec B.
L'exigence de notre travail en commun
me permet de progresser.

La prise de vue est mon premier plaisir
lorsque je construis une photographie.
Le plaisir est aussi dans le fait que
quand le doigt appuie sur le déclencheur
rien ne peut présager qu'il s'agira d'une photographie
ou d'une banale image.

Ils savent qui je suis, mais...

Au bureau, tout le monde sait
que je suis lesbienne.
Là, cela ne me pose aucun problème
pour en parler, surtout pour n'avoir à le cacher.

Mais il m'arrive d'entendre :
elle a couché pour présenter son projet,
ou bien c'est son amant c'est cela ?

Comme si pour avancer,
il ne suffisait que de coucher,
mais en plus avec un homme !

À tel point que je me demande,
si pour certaines personnes, il est possible que je puisse coucher
avec une femme pour avoir de l'avancement.

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