Les ptites banalités de Cunégonde

J’ai acheté un chauffage
pour les crevettes.

Un jeune prêtre,
d’une trentaine d’années,
en soutane,
mache un chewing-gum
et sort de sa poche un portable.

Hier, j’ai pris
mon premier cours d’anglais
là.

Ça fait une semaine que
je suis allée voir un hypnotiseur.
Je ne mange plus de sucreries
entre les repas.
À suivre

On cesse de l’être
quand on est attaqué par
les défauts.

J’explique à Gertrude
ma rencontre avec un couple de
lesbiennes séparatistes.
Elle comptaient tout,
et faisaient leurs tâchent ménagères,
non selon leurs goût mais
selon un tour établit qui
leur semblait justifié.
Un concept qui me semble
trop contraignant.
À Stockholm, avec Gertrude,
comme nous payons comme bon
nous semblait, nous faisions les comptes.
Dans le vol de retour,
Gertude me traite de lesbienne équitable.
Faisant comme moi, prenant un mot
Pour un autre.
Je suis partie d’un fou rire en me demandant quand
je deviendrais une lesbienne bio !

On est capable de faire
les mêmes conneries qu’à vingt ans.
Cela m’a laissé songeuse.

Depuis que je me suis achetée
les crevettes, et Zic et Zac.
Je me suis transformée en
voyeuse.
Je les mate,
je les prends en photo,
je les filme.

J’envoie une carte postale
à ma tante.
Elle appelle ma sœur pour
lui dire qu’elle était très contente.

C’était hier.
Je n’ai jamais vu autant de mecs
avec des bouquets de fleurs.